Le diastasis des grands droits (DGR) est une séparation anormale des muscles droits de l’abdomen, souvent causée par la grossesse, une prise de poids importante, ou des efforts physiques mal exécutés. Bien que la chirurgie (comme l’abdominoplastie) soit souvent proposée pour les cas sévères, de nombreuses personnes cherchent des solutions non chirurgicales.
Dans cet article, nous explorerons en détail les méthodes naturelles et thérapeutiques pour réduire ou corriger un diastasis sans recourir à la chirurgie.
Le diastasis des grands droits est une séparation anormale des muscles abdominaux (les muscles droits de l’abdomen), souvent observée après une grossesse, une prise de poids importante ou à la suite d’efforts physiques mal contrôlés. Cette séparation survient le long de la ligne blanche, qui relie verticalement les deux bandes musculaires du ventre. Lorsque cette ligne se distend, elle ne parvient plus à maintenir les muscles en place, d’où l’aspect de “ventre bombé”.
Chez la femme enceinte, le diastasis est fréquent en raison de la distension abdominale causée par le fœtus. Il peut persister après l’accouchement, rendant difficile le retour à une paroi abdominale tonique. Chez l’homme, il peut apparaître en lien avec un effort physique excessif ou une obésité abdominale.
Un diastasis peut passer inaperçu s’il est léger. Toutefois, lorsqu’il est plus marqué, plusieurs signes peuvent alerter :
Une bosse qui apparaît au milieu de l’abdomen lorsque vous contractez vos abdominaux ou vous relevez.
Une sensation de faiblesse abdominale.
Des douleurs lombaires dues à une mauvaise posture.
Des troubles digestifs (ballonnements, constipation).
Des difficultés à retrouver un ventre plat malgré les efforts.
Le diagnostic peut se faire :
Par auto-examen : en vous allongeant sur le dos, jambes pliées, et en relevant légèrement la tête. Si une saillie apparaît au centre du ventre, il peut s’agir d’un diastasis.
Par un professionnel de santé : kinésithérapeute, médecin du sport, ostéopathe ou chirurgien plasticien.
Par imagerie : échographie abdominale ou IRM, permettant de mesurer l’écartement entre les muscles droits. On parle de diastasis au-delà de 2,5 cm d’écartement.
Les raisons de corriger un diastasis sans chirurgie peuvent être fonctionnelles, esthétiques ou préventives :
Fonctionnelles : améliorer la posture, réduire les douleurs dorsales, renforcer la sangle abdominale.
Esthétiques : retrouver un ventre plat, améliorer la silhouette.
Préventives : éviter l’aggravation du diastasis ou le développement d’une hernie ombilicale ou ventrale.
Oui, dans certains cas modérés à légers, le diastasis peut être partiellement ou totalement corrigé sans intervention chirurgicale. Cela dépend :
De la largeur de la séparation (moins de 4-5 cm).
De l’ancienneté du diastasis.
De l’état des tissus conjonctifs.
De la rigueur du suivi des exercices adaptés.
Dans les cas sévères, la chirurgie (abdominoplastie avec plicature musculaire) reste souvent la solution la plus efficace.
La gymnastique hypopressive est une méthode douce qui consiste à réduire la pression intra-abdominale et à renforcer le transverse, muscle profond de l’abdomen.
Objectifs : rapprocher les grands droits, tonifier la ceinture abdominale, améliorer le périnée.
Fréquence : 2 à 3 séances par semaine pendant plusieurs mois.
Résultats : visibles dès 6 à 8 semaines dans certains cas.
Certaines formes de gainage sans augmentation de pression abdominale peuvent être bénéfiques.
Planche modifiée sur les genoux.
Relevé du bassin en pont (bridge).
Travail avec respiration diaphragmatique.
Les crunchs, les sit-ups, le gainage classique ou tout exercice qui pousse le ventre vers l’avant sont à proscrire.
Développée par une infirmière américaine, cette méthode est centrée sur :
L’utilisation d’une ceinture abdominale spécifique.
Des exercices ciblant le transverse.
Un engagement quotidien pendant 18 semaines.
Résultats mesurables dans les cas de diastasis légers à modérés.
L’électrostimulation, lorsqu’elle cible le muscle transverse, peut aider à renforcer la sangle abdominale sans pression excessive.
À combiner avec une bonne posture et des exercices hypopressifs.
Elle ne permet pas à elle seule de refermer le diastasis.
L’usage d’une gaine post-partum ou d’une ceinture de contention abdominale peut offrir un soutien temporaire :
Elle favorise la proprioception.
Elle peut être utilisée lors d’exercices pour guider les muscles.
Mais elle ne remplace pas un programme de rééducation.
Objectif : renforcer le transverse en contrôlant la respiration.
Exercice : Inspirez par le nez en gonflant le ventre, puis expirez par la bouche en rentrant le nombril vers la colonne vertébrale.
Très efficace pour activer le transverse.
Exercice : En position à quatre pattes ou allongé, soufflez profondément et aspirez le ventre au maximum en maintenant quelques secondes.
Permet d’engager les fessiers, le plancher pelvien et le transverse.
Exercice : Allongée sur le dos, pieds à plat, soulevez le bassin en contractant fessiers et abdominaux.
Mobilise les membres tout en gardant le ventre rentré.
Exercice : Allongé sur le dos, levez une jambe et le bras opposé en maintenant le nombril rentré.
La durée varie selon les personnes, mais en général :
Les premiers résultats peuvent apparaître après 6 à 8 semaines.
Une correction significative demande 3 à 6 mois de travail régulier.
La discipline et la régularité sont clés.
Faire des abdominaux classiques (crunchs) trop tôt.
Reprendre le sport intensif sans rééducation préalable.
Ne pas consulter un professionnel pour un programme personnalisé.
Porter une gaine en permanence sans rééducation active.
Négliger la posture au quotidien.
Kinésithérapeute spécialisé en périnéal et abdominal.
Coach sportif formé au post-partum et au diastasis.
Ostéopathe pour rééquilibrer le bassin et les tensions musculaires.
Nutritionniste, en cas de surcharge pondérale abdominale.
Même avec une très bonne discipline, certains diastasis ne peuvent pas être complètement refermés, notamment :
Lorsque l’écartement est supérieur à 5 cm.
Si les tissus conjonctifs sont trop distendus ou abîmés.
En cas de hernie associée.
Lorsque le diastasis est ancien (plus de 2 ans post-partum).
Dans ces cas, seule une chirurgie réparatrice (abdominoplastie avec plicature) permettra de resserrer les muscles.
Oui, plusieurs bonnes pratiques permettent de limiter ou prévenir un diastasis :
Adopter une activité physique adaptée pendant la grossesse.
Éviter les efforts intenses sur le ventre post-partum.
Utiliser une ceinture de maintien temporaire après l’accouchement.
Suivre un programme de rééducation abdominale dès les premières semaines post-partum.
Ces techniques stimulent le collagène et raffermissent la peau, mais n’ont pas d’effet direct sur les muscles.
Permet de réduire la graisse abdominale localisée, mais ne resserre pas les muscles.
Elles peuvent être utilisées en complément d’un programme de correction fonctionnel, pour améliorer l’apparence.
Si, malgré un travail intensif :
Le diastasis reste très marqué (> 5 cm).
Une hernie est associée (ombilicale ou de la ligne blanche).
Il y a des douleurs chroniques ou un réel handicap fonctionnel.
L’aspect du ventre est une cause de détresse psychologique.
Alors la chirurgie peut être envisagée pour réparer les muscles et retrouver une paroi abdominale fonctionnelle et esthétique.
Il est tout à fait possible de corriger un diastasis modéré ou léger sans chirurgie, à condition de suivre un programme personnalisé, rigoureux, et encadré. La clé réside dans :
Une bonne compréhension du fonctionnement abdominal.
L’engagement régulier dans des exercices adaptés.
Le respect de la progression.
Cependant, pour les diastasis sévères ou anciens, la chirurgie reste souvent l’option la plus complète pour restaurer l’intégrité musculaire.
Peut-on faire du yoga avec un diastasis ?
Oui, si le yoga est adapté (éviter les postures qui augmentent la pression abdominale).
Peut-on courir avec un diastasis ?
Il vaut mieux attendre d’avoir stabilisé les muscles profonds avant de reprendre la course.
Une ceinture abdominale suffit-elle à corriger le diastasis ?
Non, elle peut soutenir temporairement, mais ne remplace pas la rééducation active.
Quel est le meilleur moment pour commencer la rééducation ?
En post-partum, dès que la sage-femme ou le médecin donne le feu vert (généralement 6 semaines).