
L’abdominoplastie est une intervention majeure, souvent associée à une liposuccion. Comme toute chirurgie, elle peut entraîner certaines complications, dont l’une des plus fréquentes est l’épanchement lymphatique, également appelé sérome. Même s’il est généralement bénin, il peut provoquer gêne, douleur, retard de cicatrisation, infection ou déformation temporaire de la silhouette.
Comprendre comment le gérer correctement est essentiel pour obtenir un résultat esthétique optimal et éviter les complications.
Ce guide complet aborde toutes les questions relatives au traitement, aux causes, aux symptômes, aux soins médicaux, aux soins à domicile, aux techniques modernes et aux méthodes préventives.
Un épanchement lymphatique est une accumulation de liquide clair sous la peau, située généralement entre les tissus décollés lors de l’intervention et le muscle abdominal.
Ce liquide correspond à :
du liquide lymphatique,
du liquide inflammatoire,
parfois un peu de sang clair.
Il se forme parce que :
Les vaisseaux lymphatiques ont été sectionnés pendant l’intervention.
Les tissus créent un espace mort (dead space) propice à l’accumulation d’un liquide.
L’épanchement lymphatique apparaît généralement entre le 5e et le 20e jour postopératoire, mais peut survenir plus tard, parfois jusqu’à 6 semaines.
Les signes les plus fréquents comprennent :
Gonflement localisé,
Sensation de liquide qui bouge,
Ventre “mou” ou zone spongieuse,
Douleur légère à modérée,
Augmentation du volume du bas-ventre,
Diminution de l’adhérence de la peau.
Dans certains cas, le patient voit apparaître :
Asymétrie abdominale,
Difficulté à porter la gaine,
Tension sous la cicatrice.
Un épanchement simple n’est pas rouge, chaud ou fébrile : ces signes indiqueraient plutôt une infection.
Le sérome en lui-même n’est généralement pas dangereux, mais il peut provoquer certaines complications si non traité :
Infection du liquide (sérome infecté),
Retard de cicatrisation,
Rupture des sutures internes,
Induration persistante,
Formation d’un pseudo-kyste nécessitant une chirurgie secondaire,
Résultat esthétique moins lisse.
D’où l’importance d’un traitement rapide.
Les causes principales incluent :
L’abdominoplastie crée une grande zone décollée, favorisant l’accumulation de liquide.
Ces vaisseaux conduisent normalement la lymphe vers les ganglions. Leur rupture entraîne des fuites.
La liposuccion augmente le traumatisme tissulaire et accroît le risque de sérome.
Ces sutures internes permettent de réduire l’espace mort.
Se lever, se pencher ou marcher trop vite peut affecter la cicatrisation.
L’épaisseur du tissu facilite l’accumulation du liquide.
Trop lâche ou trop serrée, elle peut aggraver la situation.
Le diagnostic se fait par :
Palpation de la zone : sensation d’un liquide mobile.
Pour mesurer :
le volume du sérome,
sa profondeur,
sa localisation,
l’éventuelle présence de membranes.
L’échographie est indispensable si le sérome persiste ou si une ponction répétée est nécessaire.
Le traitement dépend du volume, de la durée, de la gêne et de l’évolution du sérome. Voici les méthodes les plus utilisées.
La gaine de contention est indispensable pour réduire l’espace mort et favoriser l’adhérence cutanée.
Elle permet :
de limiter la formation du sérome,
de réduire son volume,
d’améliorer la cicatrisation,
de soutenir les muscles abdominaux.
Le patient doit la porter :
Jour et nuit pendant 4 à 6 semaines,
En adaptation progressive selon l’évolution.
Une gaine mal ajustée peut aggraver la situation.
C’est l’un des traitements les plus efficaces.
Il stimule le système lymphatique,
Il accélère l’élimination du liquide,
Il réduit l’inflammation,
Il assouplit les tissus.
Il doit être effectué par un kinésithérapeute spécialisé en postopératoire.
2 à 3 séances par semaine dans les 4 premières semaines,
Puis 1 séance par semaine jusqu’à résolution.
Le DLM est essentiel si un sérome apparaît suite à une liposuccion.
Si l’épanchement est important (souvent > 50–80 ml), le chirurgien procède à une ponction.
Désinfection,
Aiguille fine insérée dans la zone,
Aspiration du liquide,
Application d’un pansement compressif.
1 à 4 ponctions selon les cas,
Parfois plus si le sérome se reforme,
Toujours réalisées en milieu médical.
Peu douloureuse,
Sensation de pression plus que de douleur.
Lorsque le sérome :
revient tous les jours,
est volumineux,
évolue depuis plusieurs semaines,
le chirurgien peut mettre en place un petit cathéter qui draine le liquide en continu.
Le cathéter reste en place :
entre 3 et 10 jours en général.
Le patient doit éviter les mouvements brusques et garder la zone propre.
Technique moderne utilisée lorsque :
le sérome est persistant,
il forme une cavité,
les ponctions n’ont pas fonctionné.
Doxycycline,
Talc médical,
Sérum hypertonique,
Tetracycline,
Solutions de sclérosants doux.
Le produit est injecté dans la cavité du sérome pour provoquer une rétraction et fermeture de l’espace.
C’est efficace dans 80 à 95 % des cas persistants.
Ces techniques :
fluidifient le liquide,
améliorent la cicatrisation,
aident la peau à se recoller.
Elles sont utilisées en complément du DLM.
Le laser stimule :
la régénération des tissus,
la circulation lymphatique,
la réduction de l’inflammation.
Il est de plus en plus utilisé en postopératoire.
Les traitements maison ne remplacent pas les soins médicaux, mais ils peuvent aider.
Durant les 48 premières heures :
Réduit l’inflammation,
Diminue la production de liquide.
Ne jamais appliquer directement sur la peau opéré.
Le repos permet de :
limiter le traumatisme,
réduire la pression interne,
éviter les tensions sur les sutures.
Il faut éviter :
de porter des charges,
de dormir sur le ventre,
de faire du sport,
les torsions du tronc.
La lymphe se renouvelle mieux lorsque le corps est correctement hydraté.
Privilégier :
Ananas (bromélaïne),
Gingembre,
Curcuma,
Légumes verts,
Oméga-3 (saumon, noix).
Éviter :
sel,
alcool,
sucre,
gras saturés.
Uniquement si validé par le chirurgien.
Jamais sur une zone gonflée ou douloureuse.
Consultez immédiatement si :
Rougeur importante,
Chaleur au niveau du ventre,
Fièvre,
Douleur intense,
Odeur ou liquide purulent,
Sérome qui grossit rapidement.
Ces signes peuvent indiquer une infection ou une complication grave.
Un sérome considéré comme guéri :
ne contient plus de liquide,
ne se reforme pas après ponction,
ne provoque plus de gonflement,
laisse une peau qui adhère bien au plan profond.
La guérison complète peut prendre :
2 à 8 semaines selon les cas.
Oui, il peut revenir si :
les ponctions n’ont pas suffi,
l’espace mort est grand,
les tissus cicatrisent lentement,
la gaine n’est pas bien ajustée,
il existe un surpoids important,
le patient fait trop d’efforts.
La sclérothérapie réduit fortement le risque de récidive.
Elle doit être :
confortable,
bien serrée mais non douloureuse.
Pas de sport, pas d’efforts, pas de torsions.
Ils réduisent très fortement le risque de sérome.
L’obésité augmente le risque.
Un chirurgien qui utilise des points de fixation internes (quilting sutures) réduit la formation de séromes de 80 %.
Cela diminue la pression sur l’abdomen.
Les séromes chroniques (plus de 6 semaines) nécessitent parfois des solutions plus invasives.
Si un sérome évolue en poche encapsulée, une petite chirurgie sert à retirer :
la membrane,
le tissu fibreux,
la cavité.
Utilisée si des indurations se sont formées après un sérome mal traité.
Méthode récente qui :
stimule la cicatrisation,
réduit l’inflammation,
diminue l’espace mort.
Selon le cas :
→ 1 à 2 semaines, traitement simple.
→ 3 à 6 semaines : DLM + ponctions + gaine.
→ 4 à 8 semaines.
Plusieurs mois + sclérothérapie ou chirurgie.
La plupart du temps, non, à condition qu’il soit :
traité rapidement,
correctement drainé,
bien supervisé.
Un sérome non traité peut cependant provoquer :
plis cutanés,
irrégularités,
adhérences,
peau plus dure,
cicatrice élargie.
Plus le traitement est précoce, meilleur est le résultat final.
Il est impossible de les éviter à 100 %, mais les techniques modernes réduisent fortement leur incidence.
Les chirurgiens spécialisés utilisent :
Points de capitonnage internes (reduce dead space)
Drains temporaires
Compression adaptée
Techniques atraumatiques
DLM précoce
Résultat : risque divisé par 2 à 4.
Le traitement d’un épanchement lymphatique après une abdominoplastie repose sur une prise en charge structurée, adaptée et parfois prolongée. La majorité des séromes guérissent efficacement grâce à :
la compression adaptée,
le drainage lymphatique,
les ponctions répétées,
les techniques modernes comme la sclérothérapie.
La clé est la réactivité : plus le sérome est traité tôt, moins il dure et moins il risque d’entraîner des séquelles ou un impact esthétique.