Le diastasis des grands droits (DGR), souvent associé aux femmes après une grossesse, touche également les hommes. Il s’agit d’une séparation anormale des muscles droits de l’abdomen due à un étirement excessif de la ligne blanche. Chez l’homme, ce trouble peut résulter d’une prise de poids rapide, d’un entraînement musculaire inadapté, d’une chirurgie abdominale ou de facteurs génétiques.
Ce guide détaillé explore les différentes approches de traitement du diastasis chez l’homme, en évaluant leur efficacité, leurs avantages et leurs limites.
Le diastasis des grands droits est une séparation anormale des muscles abdominaux, spécifiquement des muscles grands droits, qui s’écartent de la ligne médiane (appelée ligne blanche). Cette condition, bien que plus courante chez les femmes post-partum, touche également les hommes, souvent en lien avec :
Une obésité abdominale
Des efforts répétés (musculation, port de charges)
Des antécédents de chirurgie abdominale
Un vieillissement des tissus conjonctifs
Chez l’homme, cette pathologie peut se traduire par :
Un ventre proéminent malgré un poids normal
Une faiblesse de la sangle abdominale
Des douleurs lombaires ou abdominales
Une gêne esthétique significative
Le diagnostic repose sur plusieurs approches :
Le patient est allongé puis effectue un crunch (élévation de la tête) : si une crête longitudinale ou un creux apparaît entre les abdominaux, cela évoque un diastasis.
C’est l’examen de référence pour mesurer avec précision la largeur de la séparation musculaire.
Utilisé en cas de doute ou pour évaluer la présence d’une hernie associée.
Ignorer un diastasis peut entraîner :
Une instabilité du tronc
Des douleurs dorsales chroniques
Une mauvaise posture
Un risque accru de hernie ombilicale ou épigastrique
Une diminution des performances sportives
Une gêne esthétique (abdomen gonflé malgré les efforts physiques)
Pour les cas légers à modérés, un traitement conservateur peut être tenté avant d’envisager une chirurgie.
Sous la supervision d’un kinésithérapeute ou d’un thérapeute spécialisé en périnéo-abdominal, les exercices ciblent :
Le transverse de l’abdomen
Le périnée (synergie importante)
Les exercices hypopressifs
Ces exercices visent à renforcer les muscles profonds sans aggraver l’écartement.
Utilisée temporairement, surtout après un effort ou dans une phase de rééducation. Elle ne réduit pas le diastasis, mais aide à soutenir la paroi.
Le gainage statique sur les coudes (planches), en évitant les hyperpressions abdominales (ex : crunchs, sit-ups) qui peuvent empirer le problème.
En cas de surcharge graisseuse abdominale, la perte de graisse viscérale permet de diminuer la pression sur la ligne blanche.
La chirurgie est indiquée lorsque :
Le diastasis est largement supérieur à 2,5 cm
Les douleurs dorsales sont chroniques
Les tentatives de rééducation sont inefficaces
Une hernie ombilicale est associée
L’aspect esthétique est une source de détresse psychologique
La chirurgie de référence est la diastasorraphie, qui consiste à rapprocher les muscles grands droits à l’aide de sutures. Elle peut être réalisée :
Indiquée si le patient présente un excès de peau ou un relâchement cutané
Incision sus-pubienne
Suture de la ligne blanche
Retrait de l’excès cutané
Moins visible, sans retrait de peau
Chirurgie plus rapide
Moins de douleur post-opératoire
Nécessite une technique avancée
Un filet (prothèse synthétique) est souvent ajouté pour renforcer la suture et éviter les récidives, surtout si le tissu conjonctif est trop lâche ou si une hernie est présente.
Consultation préopératoire avec un chirurgien digestif ou plastique
Éventuellement, un bilan d’imagerie (IRM, scanner)
Évaluation de la condition physique générale
Réalisation sous anesthésie générale
Durée : 1h30 à 3h selon la technique
Suture des muscles droits + pose éventuelle de filet
Hospitalisation : 1 à 3 jours
Port d’une gaine abdominale pendant 4 à 6 semaines
Arrêt de sport : 6 à 8 semaines
Reprise du travail : entre 2 et 4 semaines
Amélioration de la stabilité du tronc
Réduction ou disparition des douleurs lombaires
Meilleure posture
Restauration de la force abdominale
Ventre plus plat
Taille redessinée
Disparition du bombement central
Amélioration de la confiance en soi
Comme toute chirurgie, la correction du diastasis comporte certains risques :
Infections post-opératoires
Hématomes ou séromes
Troubles de cicatrisation
Récidive (rare, surtout sans filet)
Douleurs prolongées ou gêne au niveau des cicatrices
Une bonne sélection du patient et le respect des consignes post-opératoires limitent les risques.
Certains traitements esthétiques sont proposés, mais aucun ne remplace la correction chirurgicale :
Peut renforcer les muscles superficiels
Amélioration temporaire du tonus
Ne traite pas l’écartement musculaire profond
Réduit la graisse localisée
Effet visuel amélioré, mais sans action sur le diastasis
Aide à tonifier les abdominaux
Ne referme pas la séparation musculaire
Ces approches peuvent être complémentaires après une chirurgie ou dans les cas très légers.
Bien qu’ils soient souvent confondus, il s’agit de deux entités distinctes :
Diastasis | Hernie |
---|---|
Écartement des muscles grands droits | Orifice dans la paroi abdominale |
Pas de trou dans la paroi | Passage d’une partie de l’intestin ou d’un organe |
Esthétique, inconfort, douleurs dorsales | Douleur localisée, risque d’étranglement |
Traitement parfois conservateur | Chirurgie quasi systématique |
Des approches douces peuvent accompagner la prise en charge, sans jamais remplacer la chirurgie en cas de diastasis avancé :
Yoga thérapeutique : travail du transverse et de la respiration
Méthode de Gasquet : exercices hypopressifs
Pilates modifié : renforcement profond sans pression excessive
Alimentation anti-inflammatoire : réduction de la pression abdominale via la digestion
Le prix dépend du type de traitement :
Traitement | Prix estimé (€) |
---|---|
Rééducation abdominale (10 séances) | 400 à 700 € |
Ceinture abdominale médicale | 50 à 150 € |
Chirurgie ouverte (France) | 3000 à 6000 € |
Chirurgie mini-invasive | 4000 à 7500 € |
Chirurgie à l’étranger (Turquie, Tunisie) | 2000 à 3500 € |
Filet prothétique | +300 à 800 € |
Traitement esthétique (EmSculpt, etc.) | 1000 à 3000 € (non remboursé) |
Certaines interventions peuvent être partiellement remboursées par la sécurité sociale si une hernie est associée ou en cas de gêne fonctionnelle importante.
Rééducation hypopressive
Surveillance
Renforcement profond
Chirurgie avec suture et pose de filet
Suivi rééducatif post-opératoire
Perte de poids
Rééducation
Chirurgie réparatrice si diastasis persiste
Traitement chirurgical esthétique (abdominoplastie)
Complément radiofréquence après cicatrisation
Le traitement le plus adapté dépend du degré de séparation musculaire, de la gêne fonctionnelle ou esthétique, et de l’âge/condition physique du patient.
Cas | Traitement recommandé |
---|---|
Léger sans douleur | Rééducation + gainage |
Modéré avec douleurs | Rééducation + possible chirurgie mini-invasive |
Sévère ou avec hernie | Chirurgie réparatrice avec filet |
Esthétique uniquement | Abdominoplastie ou chirurgie mini-invasive |
Un avis médical spécialisé est indispensable pour personnaliser le traitement, en combinant souvent approche chirurgicale, esthétique et fonctionnelle.